En marchant, le corps échappe à son identité, il l'abandonne sur le bord du chemin. Le marcheur n’a pas d’histoire, il est géographie. Il fait tourner la terre par la seule force de son pas, prouvant que le monde existe.
À partir de là, la notion d'art pour l'art n'a donc plus aucun sens, disait Luigi Éden-Théa. Et puisqu'une forme choisie ne l'est plus que pour accueillir, le texte littéraire, s'il est art, n'est jamais qu'une terre d'asile, un marais susceptible, un vase capable de cueillir n'importe quel parfum, n'importe quelle odeur, n'importe quelle humeur frôlée par la vie comme par la mort. L'eau carrée d'un port ne choisit pas les coques qu'elle mouille et balance contre la pierre polie, disait-il. Dans sa vague stagnante, se mêlent ainsi sans partage les eaux usées et les élixirs marchands. Même crasseuse, même poissant les doigts comme jadis à l'encrier cette eau se veut lustrale et digne d'ablutions. L'acte d'écrire n'est pas que représentation, pure présentation au temple et salve d'icônes à révérer. Mais il demeure proche de la prière. On se moque de savoir si c'est beau, disait Éden-Théa. De savoir si c'est plus ou moins beau, plus ou moins nouveau, révolutionnaire ou génial… Ce qui importe c'est que ce soit bon, c'est tout disait-il. Bon… Ce que je veux dire par là ? Je ne sais pas moi : bon à quelque chose, c'est tout ! À manger si vous préférez. Bon à boire et à manger. Bon à écouter par exemple, bon à respirer, à goûter. Bon à dire et à répéter. Bon à vivre tout simplement, et s'inscrivant dans une vie toute de bonhommie vêtue, un vécu lié, relié à ce qui l'entoure, le petit monde comme le grand. C'est le genre de relation qui pousse à sortir de chez soi, à sortir de soi comme on sort de sa chambre. Littéraire ou pas, une telle écriture sera sociale ou elle ne sera pas. Et peu importe qu'elle le soit à sa manière, toute seule, isolée à l'image d'un arrêt de bus en tôles planté au milieu de nulle part car si elle l'est, c'est comme une route. Comme la route qui passe devant l'arrêt du bus et lui donne tout son sens. Et une petite route de campagne, sans éclairage public, sans bas-côtés stabilisés, sans signalisation horizontale et sans horizon du tout… Eh bien ! disait Luigi, c'est encore une route non.
Ce matin de tristesse dans l’ombre que déploie déjà l’arrivée de l’automne, même pas le courage de relever les persiennes pour embrasser le jardin qui dépérit.
Rester dans le calme calfeutré de la maison encore endormie Seules les tourterelles font écho à mon silence Mon silence pourtant qui me parle à voix basse Des occasions ratées, des retours sur la pointe des pieds, des malentendus caustiques, des portes qui claquent et qui tardent à se rouvrir …
Sans raison ou avec trop de raisons peut-être, j’ai envie de sortir enfin cette phrase qui m’a longtemps trottiné dans la tête, dernier plan de Casablanca : I think this is the beginning of a beautiful friendship.
Non, pas cette fois encore, ce n’est ni le moment ni l’heure, un éclair dure moins que le temps d’un orage, mais sa beauté clinquante nous enrobe d’une torpeur aux couleurs d’arc en ciel. Ainsi va la vie d’orages si longs à éclairs fugaces.
Les orages nous enlisent là où les éclairs nous font parfois rêver !
"mème pas morte..." et pourtant, toutes ces mains indigentes, ses sourires indigestes;tout cela aurait du finir très mal.dans cette pièce obscure ,ou vous venez me lire me boire et me manger, j'aurais beaucoup à dire.
tant et tant. que le vent pourrait souffler sur la lande des annnées entières ,et arracher chaque branche de l'arbre effilé noir de mes souvenirs , je garde la nausée, de cette année 1989 ; de cet été pas spécialement chaud , et de ces résultats d'analyse. personne pour partager .
reste mon seul trésor, mes couleurs et mes mots, qui valent ...ce qu'ils valent qui existent bien plus que ma chair peau.
Le gré des amonts de peine, ceux accrochés aux parois de verres fluides. Glisser sur le froid des grisailles diaphanes, là où les gouttelettes frappent la désaffection des oxygènes.
Je longe dans les intervalles entre l’eau fuyante et l’épaisseur des matières. Derrière elle, les verts désirs s’étalent, intouchables et sereins. Juste poser les yeux sur la frange des frondaisons vivaces. Et la main s’écarte sur le gel pour passer la glace, insérer les particules au-delà et baigner dans le tiède apparat des feuillages.
Plus tard, peut-être, la brisure douce me laissera quitter les tangibles raisons pour naviguer sur les bleutés ouvertes. Plus tard, je déciderai de ne pas revenir et je dirai à l’étoile que je suis là aussi.
Là, je ferme le regard , je revois mes trajectoires d’enfant rêveur sur les fenêtres, je crois que la vitre est trop dure, que jamais je ne pourrais la pénétrer jusqu’à la traverser.
Mains qui sonnaillent de cuivres mêlés Prénoms étranges Dans le bleu des pagnes indigo Vous m’attendiez
Au loin Traces de peintures Trésor de latérite Aux murs des cases Ocre mêlée
À mots couverts et parfumées Rires en sourdine Bouches parois Roses et miel Dents roussies par la kola Petites sœurs ô vos sourires enchantés Ce jour-là devant l’objectif Parées Vous vous abandonniez http://www.soleildebrousse.com Texte : Au frais des mots....
Je l'ai vu...
... Je l'ai vu, dans le silence assourdissant des corps. Le temps a duré l'espace d'un soupir. Le monde n'existe pas.
La vie serpente. Pleurez, fontaines obsédantes et brûlantes qui jaillissez de toutes vos eaux vives. L'élan qui jamais ne cesse et tend vers l'infini, épuise et régénère.
Regarde, est-ce que tu vois vraiment? Tu me vois, moi?
Tout est nouveau, de nouveau.
L'existence terrestre pourrait et devrait s'arrêter après ça.
Marcher sur la corde du désir énigmatique qui ondule, encore et toujours, vers l'inconnu, l'Ailleurs espéré et redouté.
D'où je viens..... D'où je tiens :))) http://wizzz.telerama.fr/pixels
Si vous imprimez d'ici, merci de penser aux sdfs, ces hommes au ciel pour tout toit.
On va dire que c'est pour eux que je fais tout ça :))) En rang par trois je vous prie, bien gentillement. J'veux voir qu'une tête :))) Pas là, pas là, là