Comment ça marche...
En marchant, le corps échappe à son identité, il l'abandonne sur le bord du chemin. Le marcheur n’a pas d’histoire, il est géographie. Il fait tourner la terre par la seule force de son pas, prouvant que le monde existe.
http://restesdumonde.blogspot.com
Texte : dehors-dedans
Visage
Le long de l’histoire s’étire ma croyance
elle peint mon visage aux couleurs du monde
et me défigure tant
que je me crois mortel
rêvant le temps de pointillés
d’atomes
Quand la rose se méfie du ciel
Ici et là en reflets fidèles
s’éclaircit ma vue mon visage
multiplié d’innombrables destins
car l’intelligence
l’avais-je pressenti
poétise
ses univers processionnels
en un unique miroir
L’astre engendré de mille aurores naissante
que je me crois mortel
rêvant le temps de pointillés
d’atomes
Quand la rose se méfie du ciel
Ici et là en reflets fidèles
s’éclaircit ma vue mon visage
multiplié d’innombrables destins
car l’intelligence
l’avais-je pressenti
poétise
ses univers processionnels
en un unique miroir
L’astre engendré de mille aurores naissante
Poème - au large.
Dis. Toi qui cherches encor,voudrais-tu que, bien ivres,
Là-bas, sans plus compter, nous marchions vers le large ?
Voudrais-tu ? Ignorants des gouffres et des marges,
Prendre la fuite –enfin ! essayer –pour de vivre ?
Nous irions en rêvant sur les chemins à suivre
Et, délibérément, quand sonnerait la charge,
Nous n’entendrions plus – voudrais-tu ? –que les larges
Et doux et chauds accords que l’inconnu délivre.
Voudrais-tu ? Simplement laisser la porte ouverte
Et puis jeter les clés –ma belle angoisse offerte –
Et puis laisser les choses à la chanson du vent…
Tu sens comme sont froids les clos où nous encagent
Les songes piétinés. Voudrais-tu ? Vivre sans ?
Comme un qui s’est perdu retrouve son courage
Aux pieds de l’inconnu lors que le soir descend ?
http://wizzz.telerama.fr/Syrtes
Texte : Presqu'île
CAMINANDO
À partir de là, la notion d'art pour l'art n'a donc plus aucun sens, disait Luigi Éden-Théa. Et puisqu'une forme choisie ne l'est plus que pour accueillir, le texte littéraire, s'il est art, n'est jamais qu'une terre d'asile, un marais susceptible, un vase capable de cueillir n'importe quel parfum, n'importe quelle odeur, n'importe quelle humeur frôlée par la vie comme par la mort. L'eau carrée d'un port ne choisit pas les coques qu'elle mouille et balance contre la pierre polie, disait-il. Dans sa vague stagnante, se mêlent ainsi sans partage les eaux usées et les élixirs marchands. Même crasseuse, même poissant les doigts comme jadis à l'encrier cette eau se veut lustrale et digne d'ablutions. L'acte d'écrire n'est pas que représentation, pure présentation au temple et salve d'icônes à révérer. Mais il demeure proche de la prière. On se moque de savoir si c'est beau, disait Éden-Théa. De savoir si c'est plus ou moins beau, plus ou moins nouveau, révolutionnaire ou génial… Ce qui importe c'est que ce soit bon, c'est tout disait-il. Bon… Ce que je veux dire par là ? Je ne sais pas moi : bon à quelque chose, c'est tout ! À manger si vous préférez. Bon à boire et à manger. Bon à écouter par exemple, bon à respirer, à goûter. Bon à dire et à répéter. Bon à vivre tout simplement, et s'inscrivant dans une vie toute de bonhommie vêtue, un vécu lié, relié à ce qui l'entoure, le petit monde comme le grand. C'est le genre de relation qui pousse à sortir de chez soi, à sortir de soi comme on sort de sa chambre. Littéraire ou pas, une telle écriture sera sociale ou elle ne sera pas. Et peu importe qu'elle le soit à sa manière, toute seule, isolée à l'image d'un arrêt de bus en tôles planté au milieu de nulle part car si elle l'est, c'est comme une route. Comme la route qui passe devant l'arrêt du bus et lui donne tout son sens. Et une petite route de campagne, sans éclairage public, sans bas-côtés stabilisés, sans signalisation horizontale et sans horizon du tout… Eh bien ! disait Luigi, c'est encore une route non.
http://lecorrespondancier.blogspot.com
Le Correspondancier
Beautiful friendship
Ce matin de tristesse dans l’ombre que déploie déjà l’arrivée de l’automne, même pas le courage de relever les persiennes pour embrasser le jardin qui dépérit.
Rester dans le calme calfeutré de la maison encore endormie
Seules les tourterelles font écho à mon silence
Mon silence pourtant qui me parle à voix basse
Des occasions ratées, des retours sur la pointe des pieds, des malentendus caustiques, des portes qui claquent et qui tardent à se rouvrir …
Sans raison ou avec trop de raisons peut-être, j’ai envie de sortir enfin cette phrase qui m’a longtemps trottiné dans la tête, dernier plan de Casablanca : I think this is the beginning of a beautiful friendship.
Non, pas cette fois encore, ce n’est ni le moment ni l’heure, un éclair dure moins que le temps d’un orage, mais sa beauté clinquante nous enrobe d’une torpeur aux couleurs d’arc en ciel. Ainsi va la vie d’orages si longs à éclairs fugaces.
Les orages nous enlisent là où les éclairs nous font parfois rêver !
http://saravati.skynetblogs.be
Texte : Les petits délires de Saravati
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire